Le mythe de l’indépendance des banques centrales

Tel le gardien du temple, la Frankfurter Allgemeine Zeitung s’implique dans le débat ouvert par les partisans de la MMT, la théorie monétaire moderne. Le signal est donné qu’elle ne peut plus être ignorée et qu’il convient dorénavant de la réfuter, d’autant que les deux contributeurs du journal, Hanno Beck et Aloys Prinz, font autorité outre-Rhin.

Afin de défendre leur position, ils font remarquer que cette théorie ne peut fonctionner que si le gouvernement qui la met en application contrôle l’émission de sa propre monnaie. Ce qui n’est évidemment pas le cas en zone euro et, selon eux, mettrait en cause une indépendance de la banque centrale noyant le poisson. Les États de la zone Europe sont donc priés de voir ailleurs, qu’ils agissent individuellement ou collectivement.

Rappelons-nous à ce sujet que les autorités allemandes n’avaient accepté de participer à la création de l’euro qu’à condition que le modèle de la Bundesbank soit adopté pour créer la BCE. Et que le mythe de son indépendance soit entériné, permettant d’évacuer du débat public la politique monétaire. Une opération de passe-passe dont on voit le rôle qui lui est assigné.

Prétendre étouffer dans l’œuf le débat sur l’évolution de la politique européenne est bien dans la manière des économistes allemands. Et rien ne peut aujourd’hui leur être donné en échange, c’est tout le problème !

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